Bien choisir ses vêtements et sous-vêtements thermiques en laine mérinos

Vous hésitez à adopter la laine de peur qu'elle rétrécisse au lavage, qu'elle bouloche ou qu'elle attire les mites ?
Halte aux préjugés ! Avec très peu de soins, votre laine restera comme neuve et vous accompagnera longtemps dans vos aventures sportives.
Pour finir de vous convaincre, lisez notre article dédié à l'entretien de la laine mérinos : lavage, séchage, stockage et réparation.

Comparée à d'autres types de laines, elle est moins sujette à la formation de bouloches. Cependant, cela ne signifie pas qu'elle ne bouloche pas du tout.
La formation de bouloches sur les vêtements en laine dépend de plusieurs facteurs tels que la qualité de la laine, la façon dont elle a été filée et tissée, ainsi que la façon dont le vêtement est utilisé et entretenu. Même si la laine mérinos est résistante aux bouloches, elle peut tout de même en former si elle est frottée de manière répétée ou si elle est exposée à des surfaces rugueuses.

Le mouton mérinos est une race de moutons espagnols, dont les ancêtres ont été sélectionnés, de génération en génération, pour obtenir la laine la plus fine possible. Ces moutons sont élevés pour la finesse de leur laine, qui la rend plus douce que de la laine classique. Après la tonte, la laine est nettoyée pour éliminer les impuretés, cardée, filée puis tricotée ou tissée.

Si nos grands-mères conseillent de mettre "une petite laine" quand il fait froid, ce n'est pas par hasard !
La propriété isolante de la laine tient à la structure de sa fibre, particulièrement adaptée à la fabrication de textiles chauds.
La fibre de laine est naturellement frisée et fine, ce qui lui confère une forte pilosité. Sa surface, couverte d'écailles, présente des irrégularités.
C’est cette constitution qui fait de la laine un matériau qui a du "gonflant" et donc qui emprisonne facilement l'air chaud isolant.
La laine fait d'ailleurs partie des matériaux "à contact chaud". Par exemple, dans une pièce à chaleur constante, vous remarquerez que la laine est plus chaude au toucher que du verre, car ce dernier a une surface bien plus lisse.
De plus, la laine montre d’autres atouts thermiques lorsqu’elle est humide (pluie, sueur, etc.) : l’absorption est exothermique, c’est-à-dire qu’en absorbant l’eau, elle génère une petite quantité de chaleur !
Attention tout de même si vous êtes mouillés en hiver, car ce dégagement de chaleur est temporaire, pensez donc bien à ajouter une couche isolante ou coupe-vent au-dessus de votre vêtement en laine pour emprisonner la chaleur.

Les adeptes du tricot le savent bien : le grammage indiqué sur votre produit en laine représente le poids total de l'étoffe sur un mètre carré de textile.
Cela donne une indication sur la manière dont elle a été tricotée et donc sur ses performances thermiques : plus le grammage est lourd, plus le tissu tiendra chaud !
Le grammage permet également aux trekkeurs voulant réduire au maximum le poids de leur sac à dos de faire le meilleur choix.
On distingue deux types de grammages :
- Fin, de 100 à 190g/m2 : vêtement léger et apport de chaleur modéré, conseillé pour un environnement chaud et humide
- Épais, de 200 à 300g/m2 : vêtement plus résistant et apport de chaleur important, conseillé pour un environnement froid et sec
En fonction de la saison ou du moment de la journée, vous pouvez également opter pour un T-shirt en laine mérinos à manches courtes ou à manches longues et varier la superposition des couches.

Si la laine emprisonne naturellement la chaleur, ne risque-t-on pas d'avoir trop chaud en la portant par temps ensoleillé ?
La réponse est non ! Cela tient à deux super propriétés de la laine : sa grande capacité d'absorption de l'humidité et ses interactions avec les conditions externes.
Parlons tout d'abord de sa capacité d'absorption car la laine est une championne en la matière !
La laine est une fibre très hydrophile, c'est-à-dire qu'elle absorbe facilement et rapidement l'eau. On estime qu'elle peut absorber entre 20% et 35% de son propre poids avant de ressentir l'inconfort d'un effet mouillé. Parfait pour qui souhaite rester au chaud et au sec.
Or, si au moment où elle est mouillée elle dégage toujours un peu de chaleur, c'est l'effet inverse qui se produit quand se trouve au contact d'un air chaud et sec !
Cela s'explique par un procédé physique facilement observable : l'évaporation. En effet, le passage d'un état liquide à un état gazeux nécessite de consommer une certaine quantité de chaleur qui s'échappe du tissu pour partir dans l'air.
Ce processus est d'ailleurs bien connu des habitants du désert qui l'utilisent pour refroidir l'eau de leur gourde en tissu et c'est aussi ainsi que certains de nos climatiseurs modernes fonctionnent.
Pour résumer : la laine gorgée d'eau ou de sueur perd de la chaleur si vous la portez à l'air libre par temps sec et ensoleillé, grâce au processus d'évaporation.
Et pour faire encore plus simple : la laine peut à la fois vous isoler en hiver et ne pas vous tenir chaud l’été !
Petite précaution tout de même : bien que la laine soit une championne de l'absorption, sa capacité de séchage reste plus lente que d'autres matériaux, comme le polyester par exemple.
Évitez donc de tremper vos chaussettes en laine pour refroidir vos pieds ! Sachez également que certaines marques proposent des vêtements composés de laine mêlée à du polyester pour un temps de séchage plus rapide.

Vous avez un mauvais souvenir de ce pull en "laine qui gratte" ? Retentez l'expérience avec de la laine mérinos !
Avant toute chose, il faut comprendre pourquoi la laine classique gratte : c'est une question de finesse du brin et de pilosité de la laine.
En effet, souvenez-vous, la laine a une surface irrégulière qui lui permet d’emprisonner l’air chaud isolant. Les fibres peuvent alors s'accrocher à la peau et créer une inconfortable sensation de picotement.
De plus, si le brin de laine est gros, il perd en souplesse et il est plus souvent en contact avec la peau lors de nos différents mouvements, accélérant ainsi les points d'accroche et la sensation de démangeaison. Or, la finesse de la laine des moutons mérinos lui confère une très grande souplesse, ce qui génère moins de contacts avec la peau et donc une sensation de douceur.
À noter toutefois que, pour une douceur extrême, Il vaut mieux opter pour un tissu constitué de fibres très lisses qui ne créent aucun point d'accroche avec la peau.

Beaucoup de raisons structurelles peuvent justifier de la bonne robustesse d'une fibre.
L'une d'entre elles porte sur la longueur de la fibre : plus la fibre est longue, moins il y a de "fins de fibres" dans la trame du tissu et donc moins il y a de risque de casse au niveau de la jointure entre deux brins de fibres.
Une autre raison porte sur l'élasticité de la fibre : si elle est extensible, elle supporte mieux les différentes pressions exercées sur la trame.
Vous l'aurez deviné, la laine remplit haut la main ces deux critères ! Sa fibre est naturellement longue (plus que du coton par exemple) et elle a une composition dite "frisée" ou "crêpée" qui lui confère une grande extensibilité, car elle peut s'étirer jusqu'à environ 30 % de sa longueur sans se casser.
De plus, la torsion et l'entrecroisement des fibres lors de la phase de création du fil contribue également à la résistance des vêtements en laine.
Il faut toutefois être conscient que la laine n'est pas la plus résistante des matières. Certains matériaux synthétiques sont plus résistants même s'ils n'ont pas les mêmes avantages que la laine (chaleur, limitation des odeurs, extensibilité, etc.).
C'est pourquoi il n'est pas rare de trouver des vêtements en laine renforcée d'un fil de polyamide qui vient gainer la laine pour plus de résistance.

La laine mérinos peut se porter en 1ère comme en 2ème couche : tout dépend du vêtement choisi, selon qu'il soit plutôt respirant ou isolant.

Contrairement à la croyance populaire, les bactéries ne sont pas entièrement responsables des mauvaises odeurs de transpiration (enfin pas tout à fait...).
Tout d'abord, sachez que la sueur produite par les glandes sudoripares du corps humain n'a pas d'odeur. En revanche, cette sueur est composée de molécules dont les bactéries, naturellement présentes sur le corps humain, raffolent. Ces bactéries (qui répondent majoritairement au doux nom de staphylococcus hominis) vont décomposer les molécules de sueur à l'aide d'une enzyme. C'est cette enzyme et les résidus laissés par les bactéries après décomposition des molécules de sueur qui seraient responsables des mauvaises odeurs !