Jumelles de chasse : quels critères prendre en compte pour faire le bon choix ?

Abordons le sujet d'emblée : oui, il existe de grands écarts de prix entre les différents modèles de jumelles disponibles sur le marché. Pourquoi ? Parce que la majorité de la valeur d’une paire provient de la qualité de ses verres, des traitements associés et du taux de transmission lumineuse proposé. C'est la raison pour laquelle, sur des modèles avec le même zoom et diamètre d'objectif (notions que nous abordons juste après), on peut avoir des qualités visuelles très variables. D'où des tarifs qui peuvent faire le grand écart d'un modèle à l'autre, d'une marque à l'autre.

Et oui, cela peut paraître anodin mais le premier élément à considérer avant de choisir telle ou telle paire, c'est les lunettes ! Concrètement, si vous en portez, il faut vous orienter vers des jumelles à oeilletons rétractables. Autrement dit, les œilletons ne doivent pas être sortis. Pourquoi ? Car il est important de garder une certaine distance oculaire entre votre œil et la lentille. Cette distance doit être au minimum de 15 mm si les jumelles doivent être utilisées avec des lunettes de vue. Si c'est inférieur, le risque est d'avoir trop d'effet tunnel lorsque vous allez regarder à l'intérieur de la paire. Vous auriez alors la sensation d'être "enfermé" dans une vision étroite et sombre, comme si l'on regardait à travers un tunnel.

Note : pour les non-porteurs de lunettes, il faut sortir (dévisser) les oeilletons afin que vos yeux soient à la bonne distance et que vous profitiez ainsi de la meilleure image possible.

12x50, 10x42, 10x32, 8x56.. ces chiffres ne vous disent peut être pas grand chose, pourtant ils sont d'une importance capitale. Ils sont en même temps très simples à comprendre. Le premier nombre est équivalent au grossissement de l’optique. Considérez que c'est l'équivalent du zoom. Exemple : si j'observe un animal ou un paysage situé à 1000 mètres avec une jumelle 10x42, je rapproche ce sujet de 10 fois ; c'est donc comme si je le voyais à l'œil nu à 100 mètres au lieu de 1000 mètres.

Ainsi, plus une paire dispose d'un zoom important (donc plus le premier nombre est grand), plus on observe de détails. Néanmoins, sachez que l'image va être plus difficile à stabiliser (tremblement de l'image), et que vous allez perdre en champ de vision. Est-ce que l'on peut alors considérer qu'une jumelle de chasse 8x42 est moins efficace qu'un modèle 10x42 ? Non ! Le raccourci serait trop simple ! Certes le grossissement est moins important (8 au lieu de 10), mais plus on zoome, moins on a de champ de vision et moins l’optique sera performante dans des conditions de faible luminosité à qualité égale.

Il n'y a donc pas de meilleur ou de moins bon grossissement. Tout dépend de vos besoins. Et c'est la raison pour laquelle, vous commencez à le comprendre, le monde de l'optique est un univers fait de compromis.

Pour ce qui est du deuxième nombre, il correspond au diamètre de l’objectif. À savoir 56 mm, 42 mm, 32 mm, etc. Plus l'objectif est grand, plus la paire de jumelles capte la lumière. Par conséquent, en condition de basse lumière, à la tombée de la nuit par exemple, on voit mieux dans un objectif de diamètre 56 que 32 mm à grossissement et qualité équivalents. Mais cela a aussi un désavantage : le poids, ou plutôt l'encombrement que représente un gros objectif. Plus ils sont grands, plus ils sont lourds !

Si vous avez besoin de jumelles pour un usage plutôt statique, préférez les gros objectifs (plus lourds mais le poids ici n'est pas une contrainte puisque vous ne bougez quasiment pas). À l'inverse, si vous avez la nécessité de vous déplacer très régulièrement et longtemps sur votre terrain de chasse, alors un objectif de 32 mm est plus adapté car plus léger mais sera peu performant en basse lumière. Et si vous recherchez des jumelles polyvalentes, conçues pour différents types d'usages, privilégiez un modèle avec objectif 42 mm.

Pour résumer :
-Une 10x25 est plutôt à utiliser de jour par temps ensoleillé
-Une 10x32 s'utilise de jour même par temps nuageux/couvert
-Une 10x42 vous permet de regarder de l'aube jusqu'au crépuscule
-Une 8x56 est parfaite de jour jusqu'à la tombée de la nuit

Alexandre a bien insisté : "pour qu’une paire de jumelles soit de qualité, cela ne dépend pas d’un seul facteur ou d’un seul composant. De même pour une caractéristique technique, elle ne dépend pas uniquement d’un seul élément." C’est ce qui en fait un produit complexe ! 

Concernant les performances en basse lumière, nous l’avons dit précédemment, elles sont liées au diamètre de l’objectif, mais pas seulement ! La différence de performance pour un même diamètre d'objectif se fera donc entre autres par le taux de transmission lumineuse, qui dépend de la qualité de l’optique, du prisme utilisé, du traitement de la lentille. 

Par exemple, nos jumelles HTR (High Transmission Rate) ont un taux de transmission lumineuse de 92%, soit 8% de plus que les 900 10x42 Solognac. Plus ce taux est élevé, mieux on voit dans la jumelle même si les conditions de visibilité sont mauvaises.

Le champ de vision est associé à deux critères que nous venons de voir. D'abord, au grossissement. On le rappelle, mais plus le grossissement est faible, plus le champ de vision est grand. Ensuite, le diamètre de l'objectif y est aussi pour quelque chose. En effet, entre des jumelles 10x32 et 10x42, la deuxième offre un champ de vision plus étendu que la première. Enfin, le champ de vision dépend aussi de la qualité du prisme utilisé. Par exemple, sur le modèle HTR 10x42 Solognac, les jumelles possèdent un champ de vision encore plus large (113 mètres à 1000 m de distance) que notre modèle 900 10x42 Solognac (107 mètres à 1000 m de distance).

En termes simples, le champ de vision détermine la portion de paysage que vous pouvez voir sans avoir à bouger les jumelles. Par conséquent, un champ de vision large est particulièrement appréciable pour observer des scènes panoramiques ou des animaux en mouvement : repérer du gibier est plus facile. On “balaye” moins la scène observée. 

Le traitement de la lentille, qu’est-ce que c’est ? Ce sont des couches déposées sur la lentille qui permettent de limiter les reflets sur le verre et ainsi d’augmenter le taux de transmission de la lumière. Ce traitement joue également sur le contraste et la netteté de l’image. Pour nos 3 niveaux de produit, il existe donc 3 niveaux de traitement différents.

-100 : traitement MC : multicoated (plusieurs couches sur au moins 1 face de lentilles)
-500 : traitement FMC : full multicoated (plusieurs couches sur toutes les faces des lentilles)
-900 et HTR : traitement FBMC : full broadband multicoated (nombreuses couches sur toutes les faces des lentilles)

La différence entre les trois traitements se joue, comme je l’ai expliqué juste avant, sur le taux de transmission de la lumière. Plus il y a de couches de traitements, mieux vos jumelles retransmettent la lumière avec moins de reflets. On pourrait ici résumer simplement : plus le traitement optique est complexe, et plus la qualité optique est importante.

Le châssis, c'est le corps, la monture de la jumelle. Il peut être composé de matériaux différents selon la gamme de jumelles. C’est ainsi que nous avons construit nos gammes. Pour les modèles 100 et 500 : le châssis est en plastique (PPS : Polysulfure de phénylène). Pour nos 900 10x42 et nos HTR 10x42 par exemple : le châssis est en magnésium, un matériau encore plus résistant aux chocs et durable que le PPS.

L'étanchéité, c'est un critère primordial pour des jumelles de chasse fiables. Imaginez-vous qu'une pluie battante arrive alors que vous chassez à l'approche depuis déjà plus d'une heure : vos jumelles doivent résister à ces conditions. Optez pour des modèles étanches, souvent dotés de joints toriques et purgés à l'azote pour éviter l'apparition de buée à l’intérieur.

De même, si vous comptez plutôt évoluer en zones montagneuses, vous devez prendre en compte un élément supplémentaire : en plus de la météo qui peut vite être changeante (averse, orage, neige, brouillard), il faut compter avec les différences de pression dans l'air. Des jumelles non étanches risqueraient de se détériorer rapidement dans ces conditions, et de la buée (en cas de non purge à l'azote) pourrait venir obstruer la vision et rendre les jumelles inutilisables.

Voilà pourquoi nous vous conseillons de bien vérifier que vos jumelles sont étanches et purgées à l'azote si vous comptez jumeler dans les conditions que nous venons de décrire.

Et si on vous simplifiait la tâche pour le choix de vos jumelles ? Partons de votre besoin d'observation, et on vous aiguille sur la paire qui correspond à ces besoins.

Voici l'ensemble de notre gamme associée à leurs pratiques principales :

Pour une observation aux jumelles statique et prolongée, pensez au trépied et à l’adaptateur dédié pour gagner en stabilité et en confort. Si vous vous déplacez beaucoup, pensez à protéger votre paire grâce à une poche pour jumelles ! Enfin, si vous voulez immortaliser ce que vous voyez dans votre paire de jumelles, pensez à l'adaptateur digiscopie, qui vous permettra de capturer avec votre smartphone ce que vous voyez avec l’optique.